Construction de 1969 à 1973.
Le site est fractionné, les différentes parties sont indépendantes et marquées par leur forme géométrique.
L’histoire de l’école d’architecture est intimement liée à celle de la famille Ferret.
En 1928, Pierre Ferret (1877-1949) fonde l’école régionale d’architecture de Bordeaux.
Les locaux, fort modestes, qui accueillent en moyenne une vingtaine d’élèves chaque année, se
situent dans une aile de l’école des Beaux-Arts de Bordeaux. Pierre Ferret assume la
responsabilité de chef d’atelier directeur des études jusqu’en 1942.
Son fils Claude, né en 1907, le remplace alors dans ses fonctions et s’impose comme le« patron » de l’école jusqu’en 1977.
Toute l’oeuvre de Claude Ferret s’inscrit dans la double filiation du mouvement moderne et du fonctionnalisme.
La fluidité de ses plans traduit l’attention apportée au traitement des circulations.
Ces qualités se retrouvent intactes dans cette école qui compte parmi ses oeuvres majeures et
s’affirme comme la plus formaliste.
Paradoxalement, à l’heure de la pluridisciplinarité issue des bouleversements de mai 1968,
Claude Ferret conçoit un plan éclaté qui favorise le fractionnement et l’indépendance des
diverses disciplines et maintient l’autonomie de l’atelier comme expression architecturale.
L’école épouse la forme onduleuse d’un point d’interrogation. Au long des salles de
cours et des bureaux qui représentent la colonne vertébrale de l’établissement, Claude
Ferret
greffe un espace de rencontre, un amphithéâtre et cinq ateliers
répartis en éventail. Une galerie couverte, comparable à celles de
Royan, relie ces différents pôles
de la vie de l’école.
Le
traitement formel appuyé des différents volumes qui composent l’école
accentue la lisibilité du plan. L’élévation latérale de l’amphithéâtre a
la forme d’un oeil monumental qui semble illustrer le titre du célèbre
manuel du critique Bruno Zévi : Apprendre à voir
l’architecture (1959).
L’espace de rencontre logiquement placé au coeur de l’école dans le creux de la courbe
des
salles de classes marqué par la pyramide. Pourtant, cette articulation,
essentielle dans la vie de l’école, s’impose davantage comme un signe à
l’échelle urbaine et non comme un lieu de convivialité. Le formalisme
de Ferret souligne jusqu’à l’évidence le découpage fonctionnaliste du
plan et de sa distribution. L’absence de couloirs, d’espaces tampons et
de transitions accentue cet éclatement architectural.
Les extensions récentes de l’école comme le laboratoire d’informatique et de vidéo de
Pierre
Goutti, Karine Louillot et Jacques Robert (1992-94) ou la résidence
Claude Ferret de Jean de Giacinto et Alain Loisier (1993-94) perpétuent
cette logique première d’autonomisation des fonctions. Les modifications
engagées en 1936 dans la pyramide
visent en revanche à lui donner enfin les qualités d’un véritable lieu de convivialité et d’échanges.
L’école se situe sur une ancienne parcelle du domaine de Château Raba.
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